De Santiago du Chili
On vient d’apprendre que, depuis quarante-huit heures, des pourparlers ont été engagés à Tanger entre MM. Francisco Lopez et Gustav-Adolphe Otersund. Ça n’a d’ailleurs pas été sans mal. M. Lopez ne parlant pas un traitre mot de suédois et M. Otersund ignorant tout de l’espagnol, il a fallu faire appel à un interprète. Malheureusement, il ne parlait que l’espagnol et l’allemand. On a donc fait appel à un second qui ne parlait que l’allemand et l’anglais, puis à un troisième qui ne parlait que l’anglais et l’italien. De guerre lasse, on a alors appelé neuf autres interprètes s’exprimant successivement en italien et en russe, en russe et en chinois, en chinois et en français, en français et en croate, en croate et en yiddish, en yiddish et en chtimi, en chtimi et en breton, en breton et en arabe et, enfin, en arabe et en suédois ! Grâce au concours successif et alternatif de ces douze spécialistes, MM. Lopez et Otersund ont pu commencer à entamer les négociations. En raison de ces difficultés linguistiques, elles risquent de prendre un certain temps.